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L'enjeu de la campagne

Les énergies fossiles, premier secteur au Canada contribuant à la crise climatique

Le secteur ayant le plus grand impact sur la crise climatique au Canada, ce sont les énergies fossiles, avec la plus grande part de nos GES domestiques (26%), et dont les émissions ont connu la plus forte croissance (87% de croissance entre 1990 et 2019). Pour espérer limiter le réchauffement climatique à un seuil sécuritaire, l’Agence internationale de l’énergie conclut dans son rapport Net Zero by 2050 qu’il faut abandonner dès maintenant tout nouveau projet d’exploration et d’exploitation d’énergies fossiles, et l’agence fournit une feuille de route pour y arriver. Selon le Production Gap Report 2021 du Programme environnemental des Nations Unies (PNUE), afin de limiter la hausse à 1,5°C, d’ici 2030, la production mondiale des énergies fossiles doit décroître de 6% par an. Bien qu’il soit absolument nécessaire de réduire la production, celle-ci menace encore de s'accroître, y compris au Canada.

Le gouvernement fédéral a justement promis des mesures de plafonnement et de réduction des GES des énergies fossiles.  Il s'agit du «Plafonnement des émissions du secteur pétrolier et gazier».  Cependant, le gros problème c’est que nos politiques de réduction concernent surtout les GES en amont, liés aux processus de production («scope» 1 et 2), comme l’extraction, la transformation ou le transport. Cependant, pour l’industrie fossile au niveau mondial, environ 85% des gaz à effet de serre du cycle de vie complet des énergies fossiles sont émis lors de la consommation et combustion des hydrocarbure. Les nouveaux engagements du Gouvernement du Canada publiés le 29 mars 2022 ne prévoient qu’une réduction de 31 % des émissions du secteur pétrolier et gazier sur la période 2005-2030, et ce, uniquement sur les émissions de scope-1 et 2, omettant l'éléphant dans la pièce: les émissions de scope-3 liées à la combustion de nos énergies fossiles exportées.

Les exportations d'énergies fossiles : l'éléphant dans la pièce

Mais le plus gros problème vient du fait que le Canada est un pays principalement exportateur d’énergies fossiles, et le gouvernement fédéral les exclut de ses plans de réduction. Les GES liés à la combustion de nos énergies fossiles qu’on exporte, à eux-seuls, sont 1,3 fois supérieurs à l’ensemble des GES domestiques du Canada. Ainsi, selon des informations obtenues par EcoJustice, pour l’année 2019, alors que l’ensemble des émissions domestiques du Canada s’élevaient à 730 mégatones de CO2, les émissions liées à nos combustibles exportés s’élevaient à 954 mégatones. La conséquence : tous plans fédéraux de réduction risquent d’être inefficaces s’ils ignorent la grande part de nos émissions. De plus, alors que les émissions domestiques du Canada se sont stabilisées entre 2012 et 2019, les émissions exportées du Canada liées à la vente de pétrole, de gaz et de charbon ont connu une croissance alarmante de 46%.

Une campagne pour s'attaquer au premier enjeu climatique au pays

Pour cette campagne, les associations étudiantes et leurs alliés demandent du gouvernement fédéral l’élimination rapide de tous les GES liés aux énergies fossiles. Notre revendication centrale, c’est l’inclusions de ces GES exportés dans les mesures de réduction et de plafonnement. Et dans cette campagne, nous interpellons l’ensemble de nos députés fédéraux, pour leur exiger un vrai plafonnement des GES des énergies fossiles. Notre revendication constitue une mesure concrète et politiquement réaliste pour s’attaquer réellement à la crise climatique au Canada, car le gouvernement fédéral a juridiction au niveau des exportations ainsi qu’aux politiques de réduction de GES. Bien que cette mesure pour la réduction des émissions de portée 3 exportées puisse nécessiter la création d’un autre mécanisme que pour la réduction des émissions de portée 1 et 2, il est impératif d’inclure ces émissions de gaz à effet de serre dans les mesures de plafonnement. Avec à peine trois ans pour éviter la catastrophe, si le Canada n’est pas prêt à adopter cette mesure, quand le fera-t-il ?

Revendication centrale

Dans le cadre du prochain plan fédéral de «Plafonnement des émissions du secteur pétrolier et gazier», que la couverture inclut tous les GES liés au cycle de vie complet des énergies fossiles, soient les «scopes» 1, 2 et 3, incluant les émission liées à la consommation des combustibles fossiles exportés.

Conjointement à cette revendication, nous demandons également au gouvernement d’imposer des taux élevés de réduction et une mise en application rapide.


Finalement, nous tenons à rappeler que la transition énergétique du Canada doit assurément passer par un plan de transition juste pour les travailleur.euse.s. Dans le contexte actuel et futur prévisible de la pénurie de main-d'œuvre, d’autres secteurs industriels pourront profiter de la réduction de la taille de l’industrie canadienne des énergies fossiles, et ce, avec des impacts réduits sur ses travailleur.euse.s. Le gouvernement doit prévoir conjointement avec eux une transition s'il se soucie de leur avenir économique. Manquer à cette tâche revient à les abandonner aux forces du marché. Mieux vaut planifier que subir cette transition.

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